A partir du 22 Août 2019 et durant une semaine, un expert Américain dispense un stage à l’endroit des entraîneurs locaux dans un projet qui a le but de booster le jeu du basketball dans cinq prochaines années.
Par Thierry Niyungeko
Un journaliste Burundais basé à Toronto a rencontré un ancien champion Africain et l’initiative a été conçue. Invités d’une émission sur la Voix d’Amérique au mois de Juin dernier sur le développement du basketball africain, Patrick Bizindavyi a rencontré Eugène Pehoua Pelema. Lors de la présentation, le parcours du coach Américain d’origine Centrafricaine impressionna notre compatriote. Président d’une fondation aux Etats Unis visant la promotion des jeunes talents africains dans tous les Sports, M. Bizindavyi eut tout de suite l’idée de lui proposer un projet pour le Burundi, sa chère patrie. Favorablement accueillie, le brave journaliste entra en contact avec les responsables de la Fédération Burundaise de Basketball pour organiser le déroulement des activités. Des soutiens de la part du CNO burundais, du ministère en charge des Sports ainsi que des particuliers n’ont pas tardé à venir afin de réaliser ce projet.
Du côté de l’Oncle Sam, des partenaires ont apporté du soutien matériel et financier aux initiateurs de ce projet dont l’objectif est de développer le Basketball burundais dans un proche avenir. Dans un premier temps, indique Patrick Bizindavyi, l’idée est de former les encadreurs sportifs pour qu’ils puissent former les jeunes. Une centaine de jeunes basketteurs et basketteuses sont entrain de bénéficier du stage dispensé par cet expert international. Durant les cinq prochaines années, le duo Patrick et Eugène prévoit de revenir au Burundi une ou deux fois par an dans le but d’assurer la bonne suivie de ce projet.
Former la future élite du basketball burundais
Selon Patrick Bizindavyi, l’idée est de former l’élite du basketball burundais sur les cinq prochaines années pour que les équipes soient beaucoup plus compétitives. Les talents détectés pourront jouir d’intéressants avantages dans le cadre de ce projet. « On voit une vague de stars de la NBA qui s’intéressent au développement du basketball africain et nous voulons jeter les bases solides d’une détection qui permettra aux meilleurs de d’épanouir en bénéficiant notamment des bourses d’études aux universités américaines grâce au sport », explique-t-il. Fort de ses 40 ans dans le coaching du ballon orange, l’expertise Eugène Pehoua Pelema, champion d’Afrique apportera énormément une grande pierre à l’édifice du développement du jeu. « En plus de maîtriser les fondamentaux du basketball et les apprendre aux jeunes et coaches, c’est quelqu’un qui va au-delà en formant les administratifs au niveau des fédérations et sait très bien parler aux décideurs du secteur privé sur les atouts d’investir aux Sports », témoigne-t-il.
Une grande ambition
Président de la fondation Africa Education and Sport basée aux Etats Unis d’Amérique, Eugène Pehoua Pelema est ancien international et champion d’Afrique 1987 qui a participé aux Jeux Olympiques de 1988. Formateur devenu entraîneur depuis une quarantaine d’années, il voit les choses en grand et ambitionne d’inclure le Burundi sur la liste des pays avec lesquels la NBA va démarrer une Ligue en Afrique à partir de 2020. Parmi les 12 équipes choisies en 8 pays, le Burundi n’en fait pas partie alors qu’il regorge de talents pour y parvenir. Dès son arrivée sur Bujumbura, il a constaté du potentiel et veut contribuer à reconstruire le développement du basketball en passant par la formation des entraîneurs et en pratiquant avec les jeunes joueurs afin de renforcer leurs fondamentaux individuels et collectifs. Afin d’évaluer le niveau des jeunes à l’issue de cette formation, prévient M. Pelema, 24 meilleurs côté filles et garçons vont constituer deux équipes qui livreront deux matches d’exhibition. Un groupe de jeunes qui ont le mieux maîtrisé les enseignements techniques individuels feront des démonstrations et les coaches s’y mettront également afin de pousser les jeunes à exécuter les exercices. Et de préciser que ce projet permettra de construire, reconstruire et fortifier le programme du Basket et son développement pour hisser le Burundi parmi les grandes nations africaines.
De l’engouement chez les participants
Pour Augustin Kararuza, président de la Fédération Burundaise du Basketball (Febabu), cette détection concerne les enfants d’entre 14 ans et 17 ans. « Nous avons lancé un appel à l’endroit des écoles, des clubs et des coaches pour nous emmener des enfants sur le terrain du Parquet et nous leur remercions qu’ils l’aient favorablement accueilli », s’enchante-t-il. Des entraîneurs de différents niveaux suivent avec de l’engouement les instructions de l’expert Eugène Pehoua Pelema et comptent tirer profit de son grand et riche expérience durant son séjour. Trouvant plusieurs jeunes filles qui assistent régulièrement et avec intérêt aux séances de formations, le président Kararuza espère revoir en hausse ne nombre de clubs féminins pour que leur championnat soit beaucoup plus animé. « Nous félicitons les jeunes demoiselles qui répondent nombreuses aux activités de ce stage et appelons les coaches à les intégrer rapidement au sein de leurs équipes pour que les notions apprises ne se limitent pas à cette détection », exhorte-t-il.
Un apport primordial
Côté participants, le jeune coach Jean Bosco Nkamicaniye trouve primordial l’apport de cette formation dans le développement du basketball burundais. Après avoir appris plusieurs techniques dont les fondamentaux offensifs, les passes, les dribbles ainsi que les fondamentaux défensifs, il croit que les entraîneurs locaux pourront désormais bien encadrer les enfants. « La tranche d’âge des participants est celle qui formera les pépinières, ce qui manquent cruellement au sein de nos clubs alors que c’est la base même de leur avenir et nous allons sans doute rectifier le tir », remarque-t-il. Afin de mener une bonne détection, un coach doit être mis à jour pour qu’il puisse acquérir un bon bagage le permettant d’inculquer ses connaissances aux joueurs parce que la plus belle fille du monde ne donne que ce qu’elle a, affirme-t-il.
Avec un expert qui a évolué dans la NBA, champion africain et qualifié son pays aux Jeux Olympiques, les stagiaires ne ratent aucune occasion de le suivre. L’engouement est grandissant pour les enfants qui savent déjà que les meilleurs talents pourront bénéficier des bourses d’études trop coûteux aux lycées et universités américaines.