Sport News

JO Paris 2024- Centenaire AIPS (1924- 2024): UNESCO place l’AIPS au podium !

Témoignage de Louis Ruzoviyo, journaliste des sports et membre fondateur de l’Association des Journalistes des Sports du Burundi. Il a participé à la célébration du centenaire de l’AIPS qui a eu en marge des jeux olympiques de Paris.

Nous vous invitons à lire attentivement ce témoignage

Paris lumineuse, Paris radieuse, le Tour Eiffel scintillant sans trêve ; le décor était planté !  Ainsi brillait Paris cueillant ses secondes olympiades, hautes en couleurs, en juillet- Août 2024. Cent ans, jour pour jour, auparavant (1900), Paris honorait déjà Zeus le dieu grec à qui était destiné les premiers Jeux Olympiques de l’Antiquité. Les journalistes sportifs s’organisaient en ce moment grandiose, scellant par-là, un mariage d’amour (passion) et de raison (commerce), entre le sport et la presse aux Jeux des 3ème Olympiades (ère moderne). 

 L’AIPS naissait, l’Association Internationale de la Presse Sportive fondée par des journalistes présents aux Jeux Olympiques de Paris. L’association allait de l’avant pour un non-retour. De nos jours, une carte de presse destinée aux membres AIPS est reconnue à travers toutes les frontières, pour plus de 9500 membres enregistrés, reliant 161 pays avec quatre sections continentales : AIPS Afrique, AIPS Asie, AIPS Europe, AIPS Amérique. Ce sont ses objectifs qui lui ont donné ses lettres de noblesse et « taper dans l’œil » UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science, la culture ainsi que la communication et l’information). 

D’emblée, l’AIPS un outil de l’éducation et de communication pour la propagation des valeurs sportives entrait dans la ligne de mire de l’UNESCO, dès sa création en 1945. Le sport n’est- il pas une école de la vie par excellence, un vecteur précieux pour l’éducation et la culture ? C’est en se référant à son potentiel du développement social et humain, y compris ses bienfaits sur la santé.   

Le 6 Août, en marge des Jeux Olympiques, l’UNESCO et l’AIPS ont organisé une grandiose cérémonie commémorant le centenaire AIPS dans la Maison de l’UNESCO, en présentant leur collaboration dans le cadre de l’Alliance « En forme pour la vie ». Signalons que les moments saillants ont été notamment la remise des prix aux journalistes des sports vétérans ayant couvert au moins 10 Jeux Olympiques. Notre compatriote Harerimana Tharcisse installé au Canada et instructeur indépendant à PAISAC n’était pas loin du nombre, totalisant 6 olympiades. PAISAC est un programme d’appui international au sport africain et des Caraïbes. L’hommage fut rendu aussi à l’équipe fondatrice de l’AIPS en 1924 en marge des JO de Paris. Ce sont Torsten Tegner (Suède), vice- président ; Frantz Reichel, (France), président et ancien médaillé d’or aux JO de Paris 1900 au Rugby; Victor Boin ancien médaillé olympique en sport collectif water-polo et escrime (JO 1908-1912- (Belgique), vice- président; Henri Pozzi (France) secrétaire général; Ondrej Sekora (Tchécoslovaquie). Plus tard, leurs successeurs ont laissé également des actions indélébiles. Si le journal Auto qui deviendrait plus tard  » L’Equipe » est fondateur de la compétition cycliste  » Tour de France « , le brillant journaliste sportif Jacques Ferran mon idole (journal l’Equipe), est également co-fondateur de la Coupe d’Europe des clubs champions européens, du Ballon d’or (meilleur joueur européen de l’année) et du Club Paris Saint Germain. Jacques Ferran fondait encore sous l’égide de l’UNESCO, le Comité International du Fair Play (IFPC). Une fois par an, dans la grande salle de l’UNESCO, des trophées récompensent les actions exemplaires accomplies par des champions choisis par le comité. Le célèbre René Maheu ancien directeur général de l’UNESCO et Philip Baker ancien athlète britannique, prix Nobel de la paix, imprimèrent à ces trophées une dimension philosophique. 

 Au siège de l’UNESCO précisément, outre les journalistes des sports conviés à l’événement, étaient présents les ambassadeurs des nations fondatrices de l’ AIPS en 1924 ainsi que les athlètes qui, par leurs brillantes performances ont transformé le monde du sport et ont continué à inspirer des générations au cours des 100 dernières années. Pour l’Afrique, l’on a eu l’occasion de serrer la main au célèbre coureur Kenyan, en l’occurrence Kipchoge Keino vainqueur de la première médaille d’or pour son pays aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. 

                                          AIPS Afrique. 

De la création de l’Union des Journalistes Sportifs Africains (UJSA), l’idée germait précisément lors des Jeux Olympiques de Mexico (1968) ainsi qu’ en Ethiopie au moment de la Coupe d’ Afrique des Nations remportée par les « Léopards » du Congo, la même année en 1968. L’on comprend que l’AIPS Afrique est une émanation de l’UJSA (Union des Journalistes sportifs Africains). Elle fut créée en marge de la Coupe d’Afrique des Nations au Soudan, deux années plus tard, en 1970 et pilotée dès sa création par de brillants journalistes sportifs qui ont porté haut la presse sportive africaine. Ce sont notamment le Congolais Lucien Tchimpumpu wa Tchimpumpu fondateur et premier président de l ‘ UJSA ; plus tard ministre du Sport et de la Détente au Congo, le devancier du journaliste sportif Kabulo Mwana Kabulo au même poste au Congo. L’UJSA dans ses débuts fut rehaussée par la compétence de ses animateurs comme Majoub Faouzi le tunisien, membre de la commission des médias de la FIFA et conseiller de presse de la Confédération Africaine de Footall (CAF). C’est aussi Fekrou Kidane récemment décédé, émissaire du CIO au Burundi en 1992 pour la création du Comité National Olympique du Burundi. L’association des journalistes des Sports du Burundi naissante en profitait pour solliciter le parrainage de ce grand journaliste, médaillé de l’ Académie des sports des USA,1996, Chevalier dans l’ Ordre des Arts et des Lettres, Ministère de la Culture du gouvernement français, 1998. On ne peut oublier également les guinéens Boubacar Kanté, Pathé Diallo et autres… 

AIPS Afrique est présidée de nos jours par le sénégalais Abdoulaye Thiam depuis le Congrès de Dakar 2023 (7ème Congrès). La trésorerie a été confiée à Liliane Nshimirimana brave présidente de l’Association des Journalistes des Sports du Burundi. Et pour la première fois depuis l’existence de l’AIPS-Afrique, une femme occupe cette fonction. 

                                AIPS et le Burundi. 

L’association des journalistes des sports du Burundi ouvre sa porte en 1992. Elle était le fruit d’une longue amitié depuis l’école secondaire jusqu’ à l’université entre les journalistes trio de tête au comité exécutif : le président Harerimana Tharcisse et son vice- président, votre rédacteur Louis Ruzoviyo. Le secrétariat et la trésorerie étaient confiés à Nimpagaritse Vénant qui nous a quitté prématurément. Rien ne nous était inconnu des animateurs de la presse sportive internationale. N’avait-on pas été déjà au séminaire des journalistes sportifs des pays d’expression française en France à Bordeaux en 1979, ce qui nous avait permis d’ ouvrir nos horizons ! 

Année 1992, nous étions comblés lorsque l’on apprit que c’est le directeur de cabinet au CIO et journaliste sportif, Feu Fekrou Kidane (que l’on avait déjà rencontré par le pass), l’envoyé spécial au Burundi par ex président du CIO (Comité International Olympique), en l’occurence Juan Antonio Samaranch (1980- 2001). 

Fekrou Kidane parraina à cette occasion la naissance l’Association des Journalistes des Sports du Burundi. De sa mission, il s’assurait de la solidité du dossier du Burundi en vue de son agréation dans la famille olympique, l’année suivante en 1993. 

Au sein de la presse sportive internationale, Harerimana Tharcisse, le président de l’Association des Journalistes des Sports du Burundi (1992-2010), gravit tous les échelons. Présent au congrès mondial AIPS en 1993, il était élu quelques années plus tard secrétaire général de l’AIPS Afrique et membre du comité exécutif de l’AIPS internationale. Il se déchargeait de son gré de toutes ces fonctions en 2010, se consacrant à la direction de l’Académie Nationale Olympique jusqu’ à son départ en 2015 pour l’étranger où il ne cesse de servir le mouvement sportif international, depuis le Canada. Et comme Il est de notre métier de travailler avec les performances, signalons que le journaliste sportif Théodore Ntunga sur le terrain place haut sa longévité dans le secteur sportif télévisuel (public et privé) au Burundi ! 

De ma part, l’approbation au centenaire AIPS sonnait comme une reconnaissance dans un domaine qui est ma passion, depuis mon adolescence, à l ENE quand j’affichais l’éloge des basketteurs de l’école, les brillants Niyonzima Dismas, Mafyorogo Zacharie, Mvukiye Léon, les deux jumeaux Sekiyuku etc… Ils étaient les seuls capables en ce temps de rivaliser contre les célèbres « Dauphins » du Collège du St Esprit au Burundi, en 1973. 

A Paris, au siège de l’UNESCO, le 6 Août 2024, comblé d’être aux cérémonies du Centenaire AIPS, c’était le moment de le dire (malgré les barrières rencontrées avant 1992), pareil au journaliste sportif français Thierry Rolland au micro, ravi de la victoire française, en commentant en finale la victoire des « Bleus” sur le Brésil au VM football en 1998. Il s’exclamait : … « Après avoir vu cela, on peut mourir tranquille, enfin le plus tard possible… » !