Par Patrick Sota
Patrick sangwa, nouveau sélectionneur du Burundi….
Le journaliste camerounais Richard Naha est très astucieux. Il l’avait interviewé en Belgique à quelques jours du match des Lions Indomptables contre le Burundi à Garoua….
Astucieux pourquoi ?
Parce qu’il avait déjà pris connaissance de ce que vaut Patrick Sangwa dans le staff technique des Hirondelles….
Burundais vivant en Belgique, c’est là qu’il a brillamment peaufiné ses études d’entraîneur et a obtenu la Licence UEFA A….
Le football des jeunes est, selon lui, la base et l’avenir du ballon rond…
Déjà au Burundi et avant d’aller en Europe, il a entraîné 3 équipes de première division (Rumuri, Atletico, Flamengo) avant de se voir confier les Hirondelles (U17) vu sa maîtrise d’élever les jeunes à un niveau appréciable…
Son CV, de manière exhaustive et détaillé, sera publié sous peu….
Il faisait partie du staff technique de son prédécesseur Etienne Ndayiragije….Mais était juste venu pour prodiguer des conseils à Ndayiragije afin qu’il s’imprègne de ses enseignements selon la sagesse et l’intelligence qui disent : » Est intelligent celui qui fait travailler plus intelligent que lui ! »
Le duo a bien fonctionné au début ! Notamment lors des matchs amicaux que le Burundi a livrés en Indonésie contre la sélection nationale de ce pays asiatique ! Premier test pour le duo…
Etienne et Patrick se sont entendus pour se départager les rôles !
» Etienne, je viens d’arriver et il me faut du temps pour connaître les joueurs. Dirige les opérations pour la manche aller face à l’Indonésie (entraînements et coaching durant le match). Je dois d’abord observer tout ça ! Et laisse-moi faire autant pour la manche retour. Tu joueras à ton tour le rôle d’observateur.
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Ndayiragije a pris les commandes lors de la manche aller et on a ramassé un cinglant 3-1 avec une domination nette et sans bavures des Indonésiens dans tous les aspects du jeu! C’était moche à voir !
Lors du deuxième match, Sangwa prendra alors le taureau par les cornes! Changement d’entraînement, changement de joueurs, changement de système de jeu, changement de coaching lors de la manche retour !
Après avoir été mené 1-0 à la pause, mais avec un jeu collectif très appréciable, une bonne possession du ballon, le Burundi est revenu des vestiaires avec du sang neuf dans les jambes et dans les esprits !
Egalisation logique au vu du pressing burundais, 1-1 ! Et on voyait des Hirondelles tout feu tout flamme pour gagner le match ! Très en jambes ! Très collectives ! Votre serviteur était fier de voir son pays livrer un tel match !
Voilà que le Burundi marque derechef et prend le dessus ! Le public chaud bouillant d’Indonésie n’en revient pas ! Bouche bée ! On mène avec le style et la manière !
Hélas, à la dernière seconde du match, l’Indonésie revient à hauteur du Burundi à la suite d’une tête consécutive à un coup-franc ! Il faut dire que les phases arrêtées des adversaires sont notre bête noire ! A la fin, il y avait 2-2, mais mon pays a montré une image étincelante de beauté… Un football appréciable, tout le contraire du jeu proposé lors de la phase aller ! Contraste évident et clair comme l’eau de roche !
Sangwa qui croyait bien faire pour son pays ne savait pas qu’il avait à ses côtés un homme guidé par la jalousie morbide ! Qui déteste qu’on lui propose autre chose que sa » science » ! C’est à partir de là que les choses vont commencer à se gâter ! Climat lourd de mésentente entre les deux !
Des joueurs sont même allés voir le Président de la Fédération pour lui dire de vives voix qu’entre Sangwa et Ndayiragije le fossé est abyssal en termes de niveau ! » Y a pas photo entre les deux ! » Et d’ajouter, sans y aller avec le dos de la cuillère : » L’un est professionnel, l’autre est amateur ! » Une vérité qui met l’huile sur le feu !
Les deux hommes ont essayé de cheminer ensemble lors du match Burundi vs Namibie (3-2), mais il y a des changements lors du match que Sangwa proposait, et qui se heurtaient à un niet intransigeant et choquant du » stratège » Ndayiragije ! Sangwa n’a pas caché sa déception ! 3-2 pour le Burundi, mais la fin du match a été difficile pour les Hirondelles à la suite du pressing namibien ! Souffrance !!!!
Lors des échéances suivantes, Ndayiragije est passé à la vitesse supérieure en faisant cavalier seul ! Sangwa était là juste pour la figuration ! Il n’avait rien à dire qui puisse amener Ndayiragije à rectifier le tir de ses bourdes technico-tactiques ! C’était méconnaître l’homme que je connaissais depuis les années 90 à Bujumbura ! Le style béni-oui-oui ne fait pas partie de son ADN ! Encore moins le mépris et l’arrogance ! Le décor de sa démission venait d’être planté !
Il a accepté de vivre sa douleur jusqu’au match du Cameroun à Garoua ! Ndayiragije l’a encore sous-estimé au point de tout faire en solo ! Il y a eu un grave syndrome du vestiaire à Garoua au point que des membres du staff technique ont failli en venir aux mains ! On n’était pas loin d’une rixe avilissant pour l’image et l’honneur du Burundi ! Mon Dieu ! Peu l’ont su !
C’est après la débâcle du Burundi au Cameroun que Sangwa a décidé de remettre le tablier ! Il n’en pouvait plus ! La blessure qu’il vivait au plus profond de lui a fini par se mettre en évidence ! Pour panser cette plaie, il fallait partir !
Des cadres clés lui ont par après emboîté le pas ! Pour les mêmes raisons : manque de professionnalisme, arrogance et mépris de Ndayiragije ! » Nous ne reviendrons plus tant qu’il sera là ! » ont-ils martelé !
Ça nous a causé du tort face à nos adversaires lors des éliminatoires de la CAN 2025. Le Burundi en a payé les frais !
Au bout de 21 mois, pour manque de résultats et les syndromes du vestiaire causés par l’arrogance totalitaire de Ndayiragije, la Fédération de Football du Burundi a décidé d’en découdre avec lui disant » Au revoir et merci ! »
Sangwa revient, cette fois-ci, pour prendre les commandes de la sélection ! C’est à priori une nomination qui enchante les burundais y compris votre serviteur !
Il serait tout à fait injuste de ne pas lui accorder le bénéfice du doute !
Mais attention ! Il a obligation de résultat pour autant que ses conditions de travail soient idoines !