Par Innocent Ndayizigiye
Bujumbura, 31 mai 2023 – Le Comité National olympique a tenu, ce mercredi 30 mai 2023, une séance d’information et d’éclaircissement sur les préparatifs des athlètes burundais pour la participation aux jeux olympiques de Paris 2024. Mme Lydia Nsekera A fait savoir que cette séance est organisée en partie pour démentir les propos qui sont relayés sur les réseaux sociaux et certains médias une prétendue ingérence du CNO dans la désignation de la liste des athlètes à concourir dans les jeux olympiques de Paris en 2024. L’accusation a été formulée par M. Dieudonné Kwizera, président de la Fédération d’Athlétisme du Burundi (FAB).
La présidente du CNO a expliqué que le CNO n’est même pas habilité de fournir cette liste, indiquant que cette dernière est dressée au niveau de la Fédération Internationale d’Athlétisme. Le CNO a démenti cette accusation en 2 étapes : les critères de participations aux jeux olympiques et les critères d’attribution des bourses olympiques. Deux étapes dont les critères sont fixées par la fédération internationale de chaque discipline. Avec preuves à l’appui, le secrétaire général du CNO, a expliqué que depuis les 1ères étapes du processus de détection des athlètes, à proposer aux fédérations internationales, toutes les fédérations nationales ont été impliquées au 1er niveau. Le Burundi a ainsi pu recevoir confirmation pour 9 athlètes de ces fédérations dont 4 pour la FAB. Malgré que toutes les fédérations ont été incluses dans le processus, le CNO a noté que seule la FAB a formulée cette accusation tandis que les autres, se conforment aux directives de la solidarité olympique en matière de suivi du calendrier de soumission des rapports sur la transparence de la distribution des bourses olympiques. Sur une prétendue liste des bénéficiaires de cette bourse, dressée par le CNO qui mettait à l’écart certains athlètes, le secrétaire général a expliqué qu’il n’était pas normal que quelqu’un qui avait bénéficié de la bourse pour 2 olympiades, sans pour autant se qualifier pour aucune échéance des jeux olympiques, occupe la place d’une personne montante avec de bons résultats qui l’approchent d’une qualification aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Le cas de l’athlète Francine Niyonsaba, non concerné par la bourse olympique a été évoqué. Selon M.Nsekera, le président de la FAB accuse le CNO de ne pas avoir plaidé en sa faveur auprès de la fédération internationale d’athlétisme pour annuler les restrictions en sa défaveur, l’obligeant à faire baisser son taux de testostérone. M. Nsekera a rappelé les contours entourant cette affaire. Après les jeux olympiques de 2016 de Rio de Janeiro, le Comité International Olympique avait renvoyé le traitement de l’affaire des athlètes féminins avec trop de testostérones aux fédérations internationales respectives. Ces dernièresétant habilitées de prendre des décisions en interne. Ainsi, la fédération internationale d’athlétisme a pris la décision en mars 2023, contre toute attente, d’appliquer des restrictions à l’endroit de 13 athlètes qu’elle juge « intersexe ». Le président de cette fédération, MSébastien Coe propose « un règlement temporaire en faisant baisser leur taux de testostérones jusqu’à 2,5 nmol/L pendant 6 mois pour concourir dans la catégorie féminine ». Les 13 athlètes sont ainsi exclus des mondiaux de Budapest du 19 au 27 août mais pourraient participer aux Jeux Olympiques de Paris », a précisé le président de la Fédération Internationale d’Athlétisme.
Avec ces informations à l’appui, M.Nsekera ne peut que constater que le CNO n’est pas bien indiqué pour demander de reconsidérer le cas de Mme Niyonsaba ; du moment que le CNO fait partie du Comité International Olympique, qui a laissé la tâche du règlement de cette affaire aux fédérations internationales. « Plutôt, c’est le président de la FAB qu’incombait cette tache vu que la FAB fait partie de la fédération internationale d’athlétisme.
M.Nsekera considère que Mme Niyonsaba est capable de rivaliser avec les meilleures et remporter encore une fois une médaille au vu de sa détermination, si elle participait aux jeux olympiques. Une participation qui dépend d’elle, en se soumettant au traitement hormonal.
Nsekera s’est exprimé aussi par rapport à la correspondance lui annoncée par annonce de champion burundais M. VénusteNiyongabo. Une correspondance dans laquelle lui annonce sa démission comme manager des athlètes à concourir aux jeux olympiques. Dans cette dernière, il énonce que depuis sa nomination, il n’a jamais été consulté « pour des grandes décisions concernant cette préparation », évoquant même que certains athlètes ont failli ne pas figurer sur la liste alors qu’ils le méritaient, d’après la correspondance rendue publique par la présidente du CNO.Selon la présidente du CNO, il avait été désigné en mars 2023, alors que les athlètes étaient connus depuis octobre 2022 et non en tant que manager mais plutôt pour surveiller les athlètes qui s’entrainaient en Italie où il vivait ; se rendre compte s’ils faisaient réellement ce dont ils étaient partis faire : s’entrainer.
Dans cette séance, la présidente du CNO a interpellé les journalistes à livrer la vraie version des informations et éclairer l’opinion sur le vrai du faux. Elle a par ailleurs rassuré que les athlètes sont en train de se préparer comme il faut, évoquant qu’il serontprets lors des jeux olympiques tel que prévu.
A signaler que les 4 athlètes qui se préparent en athlétisme sont : M. Olivier Irabaruta, M. Eric Nzikwinkunda, M. Jean de Dieu Butoyi et M. Rodrigue Kwizera.En boxe, il s’agit de Mlle Havyarimana Ornella ; au judo,Mlle Signoline Kanyamuneza ; en cyclisme Mlle EmmanuellaRukundo et de Mlle SadaNahimana en tennis de court.Il était supposé que les membres du comité exécutif de la FAB participent à cette séance mais n’ont pas répondu au rendez-vous.