Par Thierry Niyungeko
Appuyé par l’ambassade de France au Burundi, le club Urunani a initié un tournoi pour le renforcement du leadership et de la cohésion sociale à travers le Basketball. Un projet pour les moins de 18 ans qui a débuté depuis février et qui sera clôturé au mois de juin 2020.
Venus de tous les quartiers de la ville de Bujumbura, des centaines d’enfants se rencontrent sur le terrain de Jabe qui a été réhabilité grâce au soutien de l’ambassade de France au Burundi. Avant de livrer des matches, les jeunes s’entraînent avec joie dans une ambiance fraternelle en compagnie de nouveaux amis qui n’habitent pas les mêmes quartiers. Les séances se déroulent tous les jeudis et vendredis de chaque semaine depuis le lancement de ce tournoi qui met aux prises 8 établissements secondaires dans la catégorie des filles ainsi que 8 autres qui alignent des équipes masculines. Disposant d’une quinzaine de joueurs et joueuses pour chaque école, le nombre total d’enfants bénéficiaires de cet encadrement s’élève à 240 élèves. A l’issue de ce tournoi, des récompenses seront décernées aux meilleures équipes. Après avoir disputé deux matches pour chaque équipe, les enfants du lycée SOS, Lycée du Lac Tanganyika et Scheppers se distinguent chez les filles. Côté garçons, la jeune formation d’Urunani, le lycée municipal Cibitoke et Gasenyi montrent un très bon niveau de jeu qui les place parmi les favoris de ce tournoi.
Loin de l’adversité
Au début de chaque rencontre, le coordinateur du projet Alexis Hakizimana rassemble les équipes pour leur donner un message du fair-play qui doit caractériser le jeu. Il trouve que les enfants doivent intérioriser ces notions du leadership et de cohésion sociale dès le bas âge afin qu’ils deviennent de bons leaders dans le futur. « A l’opposé des compétitions où l’adversité est accrue, les enfants doivent comprendre que celui qui tombe doit être relevé par son adversaire afin de leur inculquer le leadership depuis le jeune âge », explique-t-il. Issus de différents milieux de la ville, notre objectif est aussi de les faire rencontrer pour renforcer leur cohésion sociale. A travers le Basketball, les enfants riches et les pauvres, des ethnies différentes se rencontrent sur un même terrain jouant au même ballon orange et cela leur inculque des valeurs morales qui feront d’eux de grandes personnalités dans l’avenir. Akeza Douce Lara Aniella, capitaine du lycée SOS salue les planificateurs de ce projet qui offre un cadre de partage et d’échange entre les jeunes qui ne se connaissaient pas. Pour sa part, la capitaine du lycée SOS Merveille Inamahoro est enchantée d’avoir rencontré de nouvelles amies grâce à l’organisation de ce tournoi.
Les filles du lycée SOS livrent leur match contre celles du lycée du Lac Tanganyika
De la valeur ajoutée
Ne trouvant pas de cadre de compétition appropriée à leur tranche d’âge, cet encadrement offre aux jeunes bénéficiaires l’occasion de montrer leurs talents. Des entraîneurs des clubs affiliés à l’association de basketball de Bujumbura l’ont compris et viennent souvent pour les détecter. Alexis Hakizimana constate de la valeur ajoutée apportée par ce tournoi qui permet de repérer les joueurs du futur. « Je ne serai pas surpris de voir certains de ces jeunes recrutés parmi les meilleures équipes de la capitale qui intégreront plus tard la sélection nationale », estime-t-il. A ceux qui évoluent au sein des juniors, ce tournoi leur donne l’occasion de livrer des matches supplémentaires, ce qui est toujours bon pour tout athlète qui aspire d’améliorer ses performances. Les filles sont les plus visées parce que le championnat local ne dispose pas de beaucoup d’équipes féminines.
Les anciennes gloires du club Urunani comme Eugène Nindorera, Astère Girukwigomba, Népomucène Sindayihebura, Pierre-Claver Baregeranye, Anglebert, Nicodème Nimenya sont à l’origine de l’initiation de ce projet qui comprend trois volets : la réhabilitation du terrain de Jabe, l’achat de l’équipement du club ainsi que l’encadrement des jeunes.
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