Handisport

Tournoi de Sitting Volleyball “Turashoboye” preuve des potentialités chez les sportifs en situation d’handicap.

Thierry Niyungeko

Appuyé par l’ambassade de France au Burundi, le Comité National Paralympique a organisé, à partir du 12 Octobre 2019, les éliminatoires du championnat de Sitting Volleyball qui mettra aux prises tous les clubs exerçants sur toute l’étendue du territoire nationale.

Intitulé « Turashoboye », ce tournoi a été initié dans le but de montrer les talents sportifs des personnes en situation d’handicap. Trois zones du pays subdivisées suivant la proximité des provinces où se pratique le Sitting Volleyball vont participer à cette compétition d’ordre national. Il s’agit de la Zone Nord-Centre comprenant les provinces (Kayanza, Muyinga, Karusi, Gitega, Muramvya et Mwaro), la zone Sud composée des provinces (Makamba, Rutana, Rumonge et Bururi) ainsi que la zone Ouest constituée essentiellement des clubs de la municipalité de Bujumbura et celles de la province Bujumbura. Pour Omer Hayimana, directeur technique national du Comité National Paralympique du Burundi (CNPB), les éliminatoires se déroulent très bien et toutes les équipes de la catégorie masculine et féminine ont marqué leurs présences à cette compétition.

Les matches comptants pour ce tournoi ont été lancés dans les zones Nord, Centre et Sud le week-end du 12 au 13 Octobre 2019. A l’Ouest du Burundi, la compétition a été poursuivie aux terrains du Parquet de Bujumbura le week-end du 19 et 20 Octobre 2019. Dans la suite du programme de ce tournoi, les clubs féminins disputeront leurs matches samedi le 26 Octobre ainsi que les jeunes de moins de 15 ans. Les équipes mieux classées dans la zone Ouest s’affronteront dimanche le 27 Octobre 2019 pour essayer de décrocher leurs tickets pour la phase finale du championnat national qui se tiendra dans la ville de Gitega.

De l’amélioration des prestations

Selon le directeur technique du CNPB, ce tournoi qui intervient juste après une formation à l’endroit des officiels en arbitrage du Sitting Volleyball est une occasion d’évaluer pratiquement le niveau d’assimilation des techniques apprises. « Ils ont passé une semaine de recyclage et nous sommes satisfaits des prestations qu’ils ont montré sur le terrain pendant ce tournoi en cours », estime Omer Hayimana qui constate une nette amélioration pour les arbitres et autres officiels des matches de cette compétition. En provenance des clubs de tous les coins du pays, M. Hayimana se réjouit du fait que les matches se dérouleront désormais dans le respect des normes de cette discipline sportive en nette progression au Burundi. « A voir les prestations des stagiaires qui viennent de suivre la formation, je peux leur accorder une note de réussite supérieure à 90% puisqu’il n’y a eu aucune faille dans l’arbitrage », déclare-t-il, très enchanté.

Manque d’infrastructures adaptées

Suite à la pluie qui occasionne des pauses parfois prolongées engendrant des contretemps pendant les matches, le président Eugène Nsabayezu plaide pour l’implantation d’un ou plusieurs terrains couverts et adaptés au Sitting Volleyball. Disposant d’un seul terrain construit par Handicap International en collaboration de la commune de Gitega, il trouve que si on le couvre, cet espace pourra abriter des matches dans de meilleures conditions que celles du moment. Jouant assis, les pieds et les mains par terre, les personnes handicapées devraient jouer sur des surfaces lisses ou utiliser des tapis qui manquent encore au Burundi. En outre, ces sportifs font face au problème du matériel adapté à leur situation comme les filets dont la hauteur ne respecte pas les dimensions du Sitting Volleyball. M. Nsabayezu constate le sous-équipement de certains clubs qui n’ont même pas de maillots et lance un appel de soutien aux âmes charitables pour emboiter le pas à l’ambassade de France qui appuie l’organisation de ce championnat.

Déterminé à éradiquer toute forme de discrimination à l’égard des personnes handicapées, le vice-président de l’Union des Personnes Handicapées au Burundi Vianney Kirajagaraye invite les décideurs et opérateurs économiques à appuyer les sports pratiqués par cette catégorie qui se valorise progressivement au sein de la population burundaise.